M.arceline

Marceline a la peau grise et craquelée. Elle promène son doigt sur les fleurs fânées du tissu de son canapé. En face, au-dessus de la cheminée qui ne crépite plus, le miroir poussiéreux lui retourne une image surannée des années enchainées.
Elle a un médaillon, de la verveine et de la sauge. Elle a des draps bleu foncé froissés la nuit.
Nue dans son lit, elle a attendu soixante secondes puis soixante minutes, soixante heures, soixante éternités. Elle a tourné soixante fois soixante pages. Elle a remonté les marches à cloche-pied. A croche-pied.
Cette nuit-là son marin n'est pas rentré.
Elle était seule et nue et froide dans le grand phare mal éclairé. Mal éclaireur. Un phare sans teint* certainement.

*oui, sans teint bien plus que sans tain